Au niveau national, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) est responsable de la gestion des ressources forestières par l’intermédiaire de l’Administration des forêts du Vietnam (VNFOREST). Le siège de VNFOREST regroupe les départements suivants :
Les parties impliquées dans l’exploitation forestière au Vietnam doivent détenir un titre valide les autorisant à utiliser les terres. Les principaux groupes d’utilisateurs autorisés à mener des opérations d’exploitation forestière au Vietnam sont les « entreprises d'État » et les « foyers », même si une grande partie des terres forestières nationales sont gérées directement par les comités populaires communaux, le plus bas niveau de l’administration étatique du pays.
La Circulaire 28 (MADR, 2018) spécifie les conditions requises pour la préparation de plans de gestion durable des forêts (GDF) pour trois types de forêts (forêts à usage spécifique, forêts de protection et forêts de production) en fonction des sept principes suivants qui font chacun l’objet de critères et d’indicateurs dans l’Annexe I de la circulaire :
En ce qui concerne les droits des peuples, la Circulaire 28 est applicable aux zones forestières où vivent de nombreuses minorités ethniques. Elle contient des conseils techniques clés ainsi que les exigences en matière de respect et de proposition d’opportunités de développement aux minorités ethniques durant la préparation et la mise en œuvre du projet, dans le respect de leur culture. Cette circulaire prévoit qu’aucun effet préjudiciable n’est causé aux minorités ethniques. Le document « Changement climatique et financement de la politique de développement de la croissance verte » confère également une plus grande place aux minorités ethniques dans les projets forestiers à travers la consultation et la participation de celles-ci tout au long du cycle de vie du projet (Banque mondiale 2019).
Les bonnes pratiques recommandées pour les propriétaires forestiers incluent :
Aucune taxe ou redevance basée sur la zone forestière ou le volume de bois n’existe au sein du système de taxation du secteur bois / forêt vietnamien. Les entreprises sont uniquement soumises au paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Certaines catégories de produits, toutefois, sont soumises à des taxes à l’exportation, comme les grumes et le bois de sciage (25 %), le bois feuillard, les échalas fendus et les pieux (5 %), les parquets (5 %), les traverses de chemin de fer (20 %), les placages (10 %), le charbon de bois (5-10 %) et les copeaux de bois (2 %) (Douanes vietnamiennes).
Une interdiction d’exploitation est actuellement en vigueur dans toutes les forêts naturelles, protégées et à usage spécifique (pas les plantations), ce qui empêche toute exploitation sauf dans les forêts plantées et à l’exception des coupes « de récupération » et des coupes « sanitaires » dans les forêts naturelles et les forêts plantées.
Les coupes « de récupération » de produits forestiers dans la loi forestière vietnamienne s’appliquent à trois cas :
La coupe « sanitaire » vise à éliminer les arbres ou les plantes qui sont tombés ou meurent de causes naturelles ou en raison de catastrophes naturelles, afin de minimiser les risques de maladies, de ravageurs ou d’incendie se propageant aux arbres situés alentour.
Les réglementations précédentes sur l’exploitation du bois ont été abolies par la Circulaire 27/2018/TT-BNNPTNT (16/11/2018) et les nouvelles procédures réglementant les activités d’exploitation forestière conformément aux Articles 8 à 15 de cette circulaire sont décrites ci-dessous :
Il n’existe pas de documents juridiques spécifiques devant être utilisés au Vietnam en ce qui concerne les droits coutumiers ou les droits des populations autochtones. Les litiges relatifs aux forêts, lorsqu’ils surviennent, sont résolus par les gouvernements locaux sur la base des réglementations ou des lois comme la loi foncière ou la loi forestière.
Les nouvelles « réglementations sur la gestion et la traçabilité de l’origine des produits forestiers » (Circulaire 27, 2018) prévoient la constitution de différents « dossiers » (ensemble de documents) selon l’origine et la destination des produits forestiers, qui incluent :
Dans le cadre de ces dispositions, la « liste de colisage des produits forestiers » et le « registre des produits forestiers entrants et sortants » sont les deux documents importants (voir ci-dessous la section « Documents clés »).
Un « dossier d’origine des produits forestiers » inclut l’original de la liste de colisage certifiée par un organisme local de protection forestière, une copie de la décision de « reconversion » forestière (voir ci-dessus) ou une copie du projet sylvicole ou du projet / programme de recherche scientifique qui a été approuvé (le cas échéant) et un rapport original sur l’emplacement, la zone et le volume de produits forestiers devant être récoltés.
Plus spécifiquement, la documentation requise pour le transport et le commerce locaux des produits forestiers comprend :
Il est important de noter que, pour des raisons de diligence raisonnable, conformément aux réglementations internationales sur le bois (comme le RBUE, le Règlement Bois de l’Union européenne) pour les produits transformés et ré-exportés vers le Vietnam et en provenance du Vietnam, il n’y a pas d’obligation légale spécifique pour les importateurs vietnamiens de prouver ou de garantir que les produits forestiers importés ont été récoltés et produits en toute légalité et de retracer l’endroit où les arbres ont poussé et où le bois a été récolté.
Afin de répondre aux exigences des clients (comme la diligence raisonnable du RBUE) et aux réglementations propres aux pays, ces dossiers peuvent aussi inclure d’autres documents courants comme : le contrat d’achat, la facture commerciale, les certificats phytosanitaires, les certificats FSC / PEFC, le certificat de fumigation, le connaissement, le certificat d’origine, les listes de traçabilité du bois, les listes de fournisseurs de bois, etc.