Avec plus de 15,2 millions d’hectares de couverture forestière (soit 93 % de sa surface totale), le Suriname est l’un des pays les plus boisés au monde.
Surface pays
16.1million ha
Surface forestière
15.3million ha
Forêt de production
2million ha
Propriété forestière
99.4% propriété publique
La République du Suriname se situe au nord-est de l’Amérique du Sud sur le littoral Atlantique, entourée du Guyana à l’ouest, de la Guyane française à l’est, et du Brésil au sud. D’une superficie de 163 870 km2, elle compte un peu moins de 600 000 habitants. Avec plus de 15,2 millions d’hectares de couverture forestière (soit 93 % de sa surface totale), le Suriname est l’un des pays les plus boisés au monde. Ses taux de déforestation annuels historiques s’établissent bien en dessous de 0,1 %, ce qui le classe parmi les pays dits HFLD (High Forest, Low Deforestation), catégorie propre aux nations à forte couverture forestière et à faible déforestation.
Les forêts bénéficient de nombreuses façons à la société et à l’environnement, en tant que source de revenus et de sécurité alimentaire pour les communautés locales, de revenus nationaux par l’exploitation forestière et minière, et de bienfaits environnementaux à l’échelle mondiale par son action d’atténuation du changement climatique et de préservation de la biodiversité. Les forêts du Suriname agissent tels des puits de carbone. Le pays affiche ainsi un bilan carbone négatif.
Les forêts du Suriname font partie du biome amazonien. Au niveau régional, le pays est situé dans l’une des deux écorégions du Global 200 du WWF estimées critiques à la conservation de la biodiversité terrestre. Ses forêts abritent une exceptionnelle biodiversité, attribuable non seulement à la considérable couverture forestière, mais également à la multitude d’habitats, aux températures et à la pression jusqu’ici relativement faible de la population. La Liste rouge de l’UICN recense 83 espèces vulnérables et en danger au Suriname. Dans le but de conserver cette riche biodiversité et les nombreux services écosystémiques rendus par les forêts, le Suriname a placé 13,5 % de sa superficie terrestre globale (2,3 millions d’hectares, dont 1,9 million de forêts) sous la protection d’un système national de préservation des forêts et des zones humides, et s’est engagé à maintenir son statut d’HFLD en redoublant d’efforts pour assurer une gestion durable des forêts.
Plus de la moitié de la population habite à Paramaribo ou dans ses alentours, l’intérieur du pays n’étant que peu peuplé. Cette faible densité démographique et la difficulté d’accès à l’arrière-pays expliquent en grande partie les faibles taux de déforestation historiques (entre 0,02 % et 0,05 %) et la large couverture forestière restante. Malgré celle-ci, le Suriname fait face à des défis environnementaux. La déforestation, principalement due aux activités liées à l’exploitation minière (à l’origine de 73 % de la déforestation totale) et en second lieu à l’industrie forestière, a connu une rapide expansion ces dernières années. En 2018, la production annuelle de bois s’élevait à 1 184 000 m3, contre 150 000 à 250 000 m3 entre 2000 et 2010. La Contribution déterminée au niveau national (CDN) établie en vertu de la CCNUCC estime également les émissions liées à la déforestation sur la période 2016-2020 trois à quatre fois supérieures à celles d’avant 2015.
Malheureusement, cet essor de l’extraction du bois a lieu sans que le pays dispose des capacités suffisantes pour contrôler et garantir la bonne application de la Loi relative à la gestion des forêts. L’exploration est en grande partie menée par des investisseurs d’Asie, qui exportent le bois rond vers des pays où les exigences en matière de durabilité sont limitées. Bien que la foresterie soit qualifiée de dégradation des forêts et non de déforestation au Suriname (car l’on y pratique la coupe d’écrémage plutôt que la coupe rase), elle en est aujourd’hui néanmoins la cause, suite au développement de nouvelles infrastructures comme des routes et des aires de dépôt conçues pour permettre l’accès à de nouvelles zones forestières et leur exploitation.
Environ 4,5 millions d’hectares de forêts naturelles sont dédiés à la production. Treize mille hectares sont occupés de plantations, constituées pour moitié d’essences introduites établies en majorité entre 1954 et 1977, tant résineuses que feuillues. Les forêts sont presque intégralement détenues par l’état. S’il n’existe au Suriname aucun Domaine forestier permanent (DFP) formellement établi, toutes les aires protégées et de conservation officielles du pays ont été arrêtées par des textes de loi explicites qui énoncent de strictes directives en matière de protection et d’utilisation.
Les zones de récolte sont également attribuées en vertu de documents juridiques explicites, qui détaillent leurs limites ainsi que les directives régissant leur gestion et leur usage, ces dernières s’appuyant sur le Code de pratiques national (non contraignant) pour la gestion durable des forêts. En 2017, près de 1,7 million d’hectares étaient occupés par des concessions d’abattage (au nombre de plus de 115), et un total de 0,8 million d’hectares par des forêts communautaires détenues par 104 propriétaires, représentant plus de 90 % de l’ensemble de la production annuelle de bois rond.
Grâce aux principes de coupe d’écrémage communément appliqués au Suriname et au faible taux d’exploitation forestière (10,1 m3 par hectare en moyenne), la récolte totale du bois s’inscrit largement dans les limites de durabilité prédéfinies. Le développement considérable du secteur sur ces dernières années contribue néanmoins à la dégradation du peuplement forestier restant et au recul de la couverture forestière, en raison des infrastructures qui l’accompagnent.
Surface pays | 16.1 million hectares |
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Couvert forestier | 15.3 million d’hectares (95.4%); principalement des forêts primaires 13,000 d’hectares de forêt plantée |
Forêt de production | 2 million d’hectares désignés pour la production |
Propriétés des forêts | 99.4 % de propriété publique 0.6 % de propriété privée |
Taux de variation annuel | -0.04% par an ; au cours des 25 dernières années (1990-2015) |
Source : FAO, 2015
Voir aussi : Global Forest Ressources Assessment 2020, FAO